jeudi 25 août 2011

Infiltrés, fantômes et applaudisseurs

Dans un billet précédent (Le Printemps arabe mot à mot), je récapitulais les mots explosifs des révoltes arabes.


Courrier international (n° 1086, du 25 août 2011) reprend un article de L'Orient-Le Jour (17/08/11, en accès réservé, mais lisible ici) consacré à Wikidesia (en Syrie, site collaboratif "infiltré" sur le principe de Wikipédia), signé Rania Massoud, qui en présente quelques exemples révélateurs parmi cinq cents :
Chabbiha الشبية : terme dérivé du mot arabe « chabah » ( شبح fantôme, en français). Il désigne une force armée non conventionnelle dirigée par des jeunes de la famille Assad. Ses membres ne portent que du noir. (…) Avant le 15 mars, leur nombre était estimé à près de 10 000 membres. Depuis quelques mois, le terme « chabbiha » s’est infiltré dans d’autres domaines. On parle aujourd’hui de « chabbiha » médiatiques, religieux, virtuels, etc. Leur slogan préféré : « À bas la Syrie ! Vive Bachar ! ».
La quatrième division : un groupe de mercenaires oppressifs et dénués de toute personnalité. Ils suivent les ordres directs de Maher el-Assad. (…) Leurs caractéristiques : échec académique, chômage, un corps gonflé de muscles et une tête ne servant qu’à tenir droit les oreilles.

Moundass متندس: (infiltré en français). Une créature extraterrestre qui aime passer son temps dans la rue et les places publiques. Ces créatures se multiplient considérablement après la prière du vendredi. Le « moundass » s’infiltre dans les rassemblements (de l’opposition) pour tuer le plus grand nombre de manifestants, mais ne s’approche jamais des protestations organisées par le camp des « On t’aime » (une expression désignant les pro-Bachar, NDLR).

Le Conseil des applaudisseurs : il était connu dans les années quarante et cinquante sous le nom du Parlement syrien. (…) Après l’arrivée du Baas au pouvoir, le président a voulu assurer au sein du Conseil une plus grande représentativité des différentes communautés syriennes. Il consacre ainsi la majorité des sièges à la communauté sourde-muette, en signe de soutien aux personnes handicapées. -

Le complot universel contre la Syrie : le complot universel a été conçu dès l’âge de pierre, lorsque l’un des héros de l’époque décida d’écrire sur le mur de la première cave dans l’histoire de l’humanité : « Vive la Syrie ! À bas Bachar el-Assad ! ». Ce complot vise principalement à freiner le processus de développement et les réformes dans la République héréditaire syrienne. Les principaux comploteurs : Goldorak, les peshmergas, Hamza al-Khatib, ainsi que les habitants de Plutonus, une planète située à plus de 800 millions d’années-lumière de la Terre, et récemment découverte par les forces de l’ordre syriennes.

L’émirat islamique : une série télévisée produite par des hommes armés présumés. Ces hommes travaillent très étroitement avec l’administration américaine dans le but d’établir un émirat salafiste en Syrie. Ils sont également soutenus par le courant du Futur (de Saad Hariri) et (le Premier ministre turc) Recep Tayyep Erdogan.

Deraa : une ville située dans le plateau du Hauran, dans le sud de la « République héréditaire syrienne », non loin de la frontière jordanienne. Le 18 mars 2011, un vaisseau spatial venant de Plutonus et transportant 15 enfants a atterri dans la ville. Dans le cadre du complot universel contre la Syrie, ces enfants ont écrit sur les murs d’une école des formules sorcières offensives pour le citoyen syrien ordinaire.

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